Dans
notre quotidien, quand on vit des événements qui nous bousculent ou des
choses
qui nous affectent en atteignant des personnes que l’on aime, si on
se concentre sur notre souffle, est-ce que cela peut nous aider à faire
face à notre situation plus facilement, sans devenir
insensible, mais le vivre avec moins d’émotion ?
Oui,
mais cela ne va pas très loin. Si vous vous donnez à la pratique du
souffle à chaque
peur, c’est très bien, mais la prochaine fois, il faudra de nouveau
le faire. Quand vous êtes dans une situation complexe, cela à très peu
de valeur de chercher un truc pour ne pas vous perdre.
Quand vraiment c’est intenable, on pourrait dire : « Mettez l’accent
sur l’expiration. » Mais ce qui est beaucoup plus essentiel, quand vous
vous trouvez dans une situation où tout
vous semble complexe, c’est de ressentir corporellement la tension.
Peut-être
que vous ne pouvez pas le faire dans l’instant, alors vous le faîte
après.
C'est-à-dire, vous vous allongez, vous vous asseyez dans votre
fauteuil pour localiser corporellement la tension, là où campe l’écho de
la situation difficile. Tous les conflits que vous
ressentez ont toujours une localisation corporelle : dans le genou,
dans le ventre, dans le plexus, dans la poitrine, il y’a toujours une
région qui participe. Ressentez dans cette région du
corps la réaction de défense, sans vouloir la défaire, la détendre,
mais la ressentir. Sentez la gorge, la poitrine complètement en
réaction. Explorez.
Si
vous pleurez, sentez la larme, la caresse de la larme, sentez le goût
de la larme sur le
coin de la bouche. C’est une caresse. La tension du visage, les
mâchoires, les mains rétractées, les hanches. Déjà vous verrez
l’accalmie naissante. Ensuite, quand vous rentrez chez vous le soir,
allongez-vous, faites comme on l’a déjà expliqué. Portez le regard
sur les régions qui ont été ébranlées dans la journée, pour qu’elles
soient envahies par cette vibration. Là se produit un réel
changement, parce que lorsque la région physiologique lâche,
l’élément psychologique lâche également. Restez sur ce plan purement
sensoriel. Il n’y a rien à penser, rien à justifier, rien à
expliquer, sinon vous allez constamment tourner en rond.
Le Sacre du Dragon vert. Pour la joie de ne rien être - Eric Baret