LA VÉRITÉ DE LA VIE SUR TERRE
Je vais vous parler de la vérité de la vie sur terre. Mais vous n’allez pas aimer cela.
Vous n’allez pas aimer cela car vous connaissez déjà cette vérité et
vous avez choisi de l’oublier. Vous êtes résolu à ne pas vous la
rappeler. Ainsi, vous allez vous trouver des excuses pour ne pas
l’entendre, pour l’éviter et continuer à l’oublier.
La voici:
Vous n'avez pas le droit d'être malheureux - jamais.
Mais vous pensez avoir ce droit. Ainsi, dans votre
ignorance, vous vivez intimement et de plein gré avec le malheur; vous
avez fait de lui un partenaire de votre vie. A tout moment, vous avez
tendance à être déprimé, morose, soucieux, rancunier, frustré, agité et
maussade. On ne peut compter sur vous pour rester longtemps hors de
votre malheur. Il vous est plus proche et plus cher que n’importe quel
homme, quelle femme ou enfant dans votre vie. Ainsi, il s'insinue
régulièrement entre vous et les autres, plongeant même vos plus
précieux rapports humains dans la discorde et la dispute. Inébranlable,
vous persistez cependant à vivre au travers de vos émotions aiguës et
créatrices de trouble, forçant vos proches à les supporter également et
ceci, jusqu’au moment où il vous convient à nouveau d’être agréable et
gentil . . . jusqu'à la prochaine fois.
L'horreur c’est que vous croyez qu'il est naturel sur terre
de vivre de cette façon. Ainsi, vous tolérez vos humeurs sordides et
malheureuses et vous les excusez. Et ainsi, par l’exemple qu’ils ont de
vous, vous contaminez les enfants de cette terrible maladie dénaturée.
Pendant ce temps, vous croyez être digne d'affection ou mériter que
l'on vous aime davantage. Vous êtes irresponsable. Vous déshonorez la
vie sur terre. Parce que c'est votre malheur que vous aimez et non la
vie.
Vous en doutez? Alors, mettons votre intégrité à l'épreuve.
La prochaine fois que vous êtes de mauvaise humeur,
irritable, soucieux, que vous ruminez en silence ou que vous êtes
déprimé ou impatient, serez-vous prêt à y renoncer immédiatement, sur le
champ, et à revenir à la vie? Ou allez-vous, obstinément, vous
accrocher à cette monstruosité qu'est votre malheur? Allez-vous prendre
sa défense? Vous attacher avec acharnement à votre droit d'être
malheureux? Vous battre pour cela? Comme, peut-être, vous avez tendance
à le faire maintenant? Quelque chose que vous défendez avec tant de
dévotion et de loyauté est forcément quelque chose que vous aimez.
Vous avez choisi la solution de facilité qui consiste à
oublier que votre malheur vous appartient, à vous seul. Vous seul en
êtes responsable, et c’est votre contribution personnelle au malheur sur
terre. Ceci ne peut demeurer en vous qu’aussi longtemps que vous êtes
suffisamment égoïste, puéril et insensible pour vous en accommoder.
Personne ne peut s'en débarrasser pour vous. Personne d'autre ne veut
de votre malheur, sauf vous.
Pourquoi êtes-vous donc malhonnête avec vous-même?
Pourquoi, lorsque vous êtes malheureux, continuez-vous à vous
plaindre que vous ne voulez pas être malheureux? Alors que c’est vous
qui créez cet état sans arrêt et qui vous y accrochez?
Maintenant, laissez-moi vous rappeler la vérité de la vie sur terre.
Vous n’avez pas le droit d’être malheureux, jamais - car la vie
est bonne.
Et la vie est toujours bonne en cet instant. Vous n'avez
qu'à demander à quelqu’un d’appuyer un coussin sur votre visage,
maintenant, ou lorsque vous êtes malheureux, et vous comprendrez. Qu'on
vous dise que vous avez le cancer et qu'il vous reste un mois à vivre,
et voyez comment tous vos problèmes, chaque lamentable petit bout de
malheur de votre vie actuelle, disparaissent comme par miracle.
Immédiatement, vous découvrirez que la vie est bonne. Et qu'elle est
bonne maintenant, en ce moment et à chaque instant.
Vous réaliserez alors que la vie n'est ni hier ni demain,
qu’elle ne se déroule pas dans le pays malheureux des rêves du passé et
du futur, dans lequel vous donnez naissance et couvez votre morosité et
votre rancoeur. Quel que soit le jour de votre mort - et il est
toujours plus proche que vous ne le pensez - votre seul souhait sera
d'avoir réalisé la vérité de la vie.
Doit-on vous forcer à voir la mort en face pour que vous reconnaissiez que la vie est bonne?
II n'y a pas de malheur dans les événements.
Tout malheur réside en vous - dans votre façon de vous
accrocher au droit d’être malheureux parce que les choses ont changé,
comme elles doivent. Personne ne peut échapper aux événements de la vie.
Mais dans l’aveuglement dû à votre état malheureux, vous manquez de
voir que les événements qui vous choquent ne sont là que pour provoquer
votre éveil et vous faire réaliser la vérité de la vie. Tel est le
sens de la vie, celui que vous avez également choisi d’oublier.
Vous avez toujours une bonne excuse pour justifier votre
malheur. Vous en rejetez toujours la responsabilité sur quelqu’un ou
quelque chose; mais, jamais sur vous-même, qui êtes pourtant le seul à
blâmer. La colère couve en vous quant à ce que l’on vous a fait. Vous
êtes amer ou vous broyez du noir parce qu’on vous a abandonné, qu’on
vous a trahi, qu’on vous a laissé tomber. Ou bien vous êtes
inconsolable, accablé de douleur, parce qu'un amant, quelqu'un que vous
aimez est mort ou vous a quitté, parce que vous avez perdu votre
travail ou votre argent.
C'est ainsi que vivent la plupart des gens. Mais ce n'est pas la
vie. Vivre de cette manière-là, en ignorant la vérité de la vie, est
traumatisant ou douloureux, parce que toute chose pour laquelle vous
vivez est appelée à disparaître, à changer ou à se terminer - alors que
vous continuez d'espérer le contraire. Essayer de vivre d’une manière
si désespérée, si dénuée de bon sens, voici ce qu’est le malheur.
Vous n’êtes pas juste en train de vivre. Vous êtes la vie.
Vous êtes la vie elle-même, la vie en personne sur cette
terre. Et vous êtes la vie en permanence, au-delà des hauts et des bas
de votre personnalité - pas seulement de temps en temps. La vie ne
change ni ne disparaît. La vie continue. N’y a-t-il jamais eu un moment
dans votre vie, où vous n'avez pas avancé, où vous ne vous êtes pas
remis même de la crise la plus horrible? Bien sûr que non.
La vie est bonne parce que la vie est vraie. Et à chaque instant,
une fois que vous abandonnez le droit d’être malheureux.
Abandonnez ce droit maintenant et vous êtes libre.
Extrait du livre Seule Meurt la Peur par Barry Long.