mardi 31 août 2010

lundi 30 août 2010

La liberté


La liberté a un goût de solitude.

Tant que je suis sous l'emprise du petit moi, je ne suis pas libre. Il n'y a rien à apprendre de neuf à ressasser le passé. On peut juste observer ce qui est, sans l'observateur qui évalue constamment – simplement regarder ce qui fait partie de la vie : mon chat qui fait la guerre a un bouchon, le pin devant la maison qui laisse couler sa sève sur son tronc mutilé, les geais bleus qui font du bruit, le voisin qui s’en va travailler en pensant que demain sera mieux, l’arôme du café chaud qui embaume la maison, la rivière qui coule au loin.

La perception du monde que vous pensez en mouvement n’est qu’une illusion : vous pensez que tout évolue, que l’être humain s’améliore avec le temps, qu’il devient plus intelligent et vous appelez ça le progrès.

Mais l'intelligence n'a rien à voir avec l'accumulation de connaissances ; tout ce qui fait partie de ce monde a déjà été exprimé dans le temps sous une autre présentation.

Vouloir changer le moment présent c’est croire qu’on est une personne, un «je», une entité séparée avec un pouvoir. Un pouvoir grossier comme celui d’enchaîner les esclaves ou un pouvoir spirituel comme celui de vouloir changer le monde, de pénétrer le cœur des autres pour leur montrer le chemin vers Dieu.

C’est la même chose, pas de degrés dans le désir de changement, juste l’illusion de l’importance, de la hiérarchie.

Quand il y a mouvement pour changer, il y a violence.

C’est un acte d’identification qui dit à la Vie : « J’existe. »

La solitude est associée avec le vide à l'intérieur de nous, et ce vide, on veut le remplir. Mais on se trompe sur la signification du mot : la solitude n'est pas la souffrance, la solitude est une bénédiction qui dit : « J'en ai fini avec cette histoire de rêve! »

Pour entrer dans la perception directe, je n'ai pas besoin d'intermédiaire. J’ai la capacité de faire cette découverte, mais je ne le sais pas et j’interprète le vide comme la souffrance d’être seul. Je suis conditionné à l’interpréter ainsi et je suis prisonnier de cette vie que je trouve épuisante.

Voir la solitude d'une façon saine et non d'une façon névrotique, c’est réaliser que l'ouverture est là et le rêve s'évanouit. Il n'y a rien à protéger, à prolonger ,à améliorer : la réponse est toujours là, neuve, fraîche, prête à être accueillie. Elle est comme une fleur qui ouvre ses pétales, elle se donne, ne veut rien en retour.

Vous vous pensez sous tutelle?

Mais qui vous dirige à l’intérieur et à l’extérieur?

Qui a dicté les lois régissant votre intériorité?

Avez-vous conscience du fardeau que vous portez sur vos épaules de génération en génération?

Soyez conscient que chaque fois que vous acceptez de lire un nouveau livre, de suivre un nouvel enseignement, un nouveau maître, votre esprit l’intègre et l’interprète et vous vous mettez à l’enseigner aux autres selon votre perception du monde. Puis, après quelque temps la confusion s’installe, les nouvelles croyances seront reconnues comme pas assez satisfaisantes et c’est le retour de la question : que puis-je lire pour m’améliorer, pour comprendre mieux? Et le processus recommence.

Débarrassez-vous-en une fois pour toutes! Remettez-vous en question!

La Vie est là avec son énergie atomique et vous l’utilisez pour alimenter votre fardeau personnel et raviver l’histoire des générations précédentes.

Votre pensée se nourrit directement à l’abreuvoir de la Vie, la pensée vous vole l’énergie disponible pour goûter à la liberté.

Il n’y a aucune intervention à faire, restez tranquille et regardez.

Vous êtes libre et cette liberté vous dit : «Plonge la tête la première et expérimente.» La liberté n’est pas mesurable, le bien et le mal ne font pas partie de la liberté.

Sachez que la Paix est constante, stable, permanente et n’est pas attachée à une échelle de sensations, on n’est pas plus ou moins en paix, la Paix Est.
Peut-on définir l’inconnu, l’illimité, le non créé, le non exprimé par des concepts? Rien qu’en employant ces mots, on pense déjà à ses contraires et les concepts de jugement, d’identification et de savoir repartent pour un tour.

Betty

samedi 28 août 2010

jeudi 26 août 2010

Vivre en poète

Photo Gregory Colbert

"J’ai été invité à la fête de la vie et j’ai joué tant que j’ai pu". Rabindranath Tagore

Malgré les apparences, nous, les humains,
ne souffrons que d’une chose :
nous avons perdu de vue que nous habitons cette terre en poètes.

Nous ne sommes pas ici pour réussir une vie personnelle,
une vie de couple, une vie de ceci ou de cela,
et encore moins pour faire croître «l’économie».
Profondément notre vie n’a ni utilité ni but,
ce qui ne l’empêche pas d’être parfaite intelligence…

Le corps est un instrument de musique,
l’esprit est la page sur laquelle s’écrit le poème de nos vies
et nous en sommes le pur Spectateur.

Comment nous y prenons-nous pour ne pas voir cela et
continuer de vivre dans le calcul et l’inquiétude ?

Voilà la merveille à explorer ensemble
avec un esprit silencieux et joyeux.

Jean Bouchart D'Orval

mercredi 25 août 2010

Amour


"Impossible de parler de Dieu sans prononcer aussitôt
une quantité invraisemblable de bêtises.
On ne peut rien dire de Dieu, seulement parler avec lui, en lui.

Si cette phrase semble folle ou prétentieuse,
on l'entendra sans doute mieux en y remplaçant le mot «Dieu» ...
par le mot «amour» qui est son exact équivalent
.

Impossible de parler de l'amour sans prononcer aussitôt
une quantité invraisemblable de bêtises.
On ne peut rien dire de l'amour, seulement parler avec lui, en lui.

...Devant la phrase poudreuse et calme : «il neige», on ne songe pas
à poser la question : «qui est-ce qui neige ?»
«il neige» désigne un fait pur, un événement sans auteur :
«il y a de la neige, là, maintenant»

Dire «je t'aime» ne dit rien d'autre.
«Aimer» est un verbe de la même famille que «neiger».

Qui est-ce qui neige ? La neige.
Qui est-ce qui aime ? L'amour.
«Je t'aime» — donc «il y a de l'amour, là, maintenant.

Il n'y a que de l'amour et moi je n'y suis pas.
Je suis seulement celui qui formule ce qu'il y a là où,
momentanément, je ne suis plus»."

Christian Bobin

mardi 17 août 2010

Bravo Jacinta


Pour mieux savourer,
monter les pixels à 720 au bas de votre écran "youtube".
Bonne écoute !

jeudi 12 août 2010

Chi Gong, outil de guérison et d’éveil de la conscience.

Les Chi Gong sont des exercices énergétiques qui viennent de la médecine traditionnelle chinoise.

Art traditionnel millénaire, cette pratique doit être abordée avec humilité. Les sages nous ont donné un puissant outil de guérison et de connaissance de soi, mais pour y accéder il convient de transposer avec précision et délicatesse ces mouvements dans le corps en respectant bien ses limites et ses capacités. Notre habitude à l’effort et notre tendance à l’appropriation doivent être remis en question car, pour que l’énergie circule abondamment, les muscles doivent êtres détendus.

La médecine chinoise part du principe que la maladie se développe et s’installe aux endroits tendus et comprimés qui bloquent la circulation de l’énergie. Notre médecine conventionnelle trouve aussi des vertus à ces exercices et plusieurs hôpitaux ont même déjà intégré les Chi Gong comme support à toute thérapeutique. David Servan-Schreiber fait aussi l’éloge de la méditation sous toutes ces formes ( tai chi, chi gong, yoga) dans son excellent livre: « Guérir » publié chez Robert Laffont.

Exercices énergétiques et non pas exercices physiques, il nous faut bien saisir la différence dans la pratique. Si la matière est facile et simple, la manière demande beaucoup de vigilance.

Les Chi Gong sont "Écoute" sans direction, sans but à atteindre. Ils seront exécutés chaque fois comme si c’était la première fois, et chaque fois comme si c’était la dernière fois, sans futur et sans mémoire. Les concepts de débutants ou d’avancés n’ont aucune valeur sur la Voie de la connaissance. Rien n’est à atteindre parce que ce que vous cherchez, vous l’êtes déjà. Il suffit simplement de voir ce qui empêche.

Nous partons à la rencontre des nœuds de l’égo, du bavardage mental, des automatismes, de tout ce qui tient, retient, maintient le corps dans un espace rétrécit qui gêne son bon fonctionnement.

Mis à jour par la conscience, sorti de l’ombre, les résistances cèdent à la lumière comme des fantômes qu’on aurait démasqués. Les tensions du corps se ramollissent et lâchent dès lors qu’ils sont vus. Le regard vigilant agissant comme un plus puissant guérisseur.

Chaque instant et dans l’instant les mouvements éveillent la sensation du corps, affinent la sensibilité. C’est une exploration sans fin, rencontre intime avec les profondeurs de notre Être. L’essentiel n’est pas pensé mais vécu intensément, senti.

Nous sommes condamnés ici à vivre totalement dans l’instant, dans l’accueil de « ce qui est là », sans égard à « ce qui devrait être ». L’Écoute est notre maître et l’amour notre nature véritable.
Dans cette totale disponibilité, cette absence de tout commentaires, jugements, critiques ou évaluation, le corps se détend et l’énergie se remet en route. Le rééquilibrage énergétique fait reculer les cent maladies, rend au corps sa liberté et ouvre l’esprit sur un espace plus vaste. Nous sommes alors reliés à l’Essence même de la vie, nous sommes revenus à la Source de vitalité, revenus chez soi.

Peu importe le niveau, les pratiquants retrouveront aisance et légèreté après la séance. L’écoute sans direction aura mené le mental au silence et la joie jaillira de l’instant vécu intensément.

Le silence guérit.


"Lorsque le corps est écouté, il devient vivant, habité, sensible, attentif.
Il respire et se détend. Le corps exprime ainsi au mieux la perspective intérieure.
Lorsque vous êtes dans votre axe, il le manifeste par son expansion et sa tranquillité.
Lorsque vous quittez votre axe, il le manifeste par la tension et l'agitation
."
Jean-Marc Mantel


Transposé dans la vie, l’inquiétude cède à la créativité, la fatigue à la légèreté.
L’esprit désencombré des attachements au passé et de la fascination pour le futur, une porte s’ouvre sur l’éternel présent, vivant, vivifiant.

Ces exercices sont lents, faciles d’exécution, simples, méditatifs et ils s’adressent à tout le monde, tout être sensible à la recherche d’équilibre et d’harmonie.

Luce

La paix de la montagne

Alors la paix de la montagne devient profonde...

Personne ne parvient au sommet de la plus haute montagne.
Personne ne comprend ce lieu mystérieux.
Ni Bouddha, ni Dieu.
Aucun saint, aucun sage ne peut l’exprimer
Par la vertu de l’éloquence, ni même par le silence.
Etudiant profondément et poussant loin nos recherches
Que nous arrivions en ce lieu,
Même si nous regardons tout le jour,
C’est comme si nous n’avions pas d’yeux.
Même si nous écoutons toute la nuit,
C’est comme si nous n’avions pas d’oreilles.
Mélodie d’une harpe sans corde,
Ou d’une flûte sans trou,
Cette musique émeut les cœurs les plus froids,
Son harmonie bouleverse l’esprit le plus ironique.
Le sujet et l’objet disparaissent tous deux,
L’activité des phénomènes et la profondeur de la sagesse
S’assoupissent.
Il n’y a plus d’anxiété, de projet, de calcul,
On ne pense plus.
Le vent tombe, les vagues disparaissent,
L’océan se calme.
Avec le soir, la fleur se referme, les gens s’en vont,

Alors la paix de la montagne devient profonde.

dans 'La pratique du zen' , de Taisen Deshimaru

mercredi 11 août 2010

Regarde



''Ouvre l'oeil et regarde,
tu verras ton visage
dans tous les visages''.

Ramana Maharshi

mardi 10 août 2010

Méditation


La méditation n'est pas méditer.

La méditation est libre de celui qui médite.

Elle ne peut pas être atteinte, car est déjà là.

Aucun effort ou tentative ne peut la saisir, car elle est ce qui saisit.

Que le corps soit immobile ou en mouvement, la méditation est.

Que la bouche parle ou reste silencieuse, la méditation est.

Que la pensée soit présente ou absente, la méditation est.

La méditation est ce qui reste lorsque le vouloir méditer n'est pas.

Dans l'absence de celui qui médite, la méditation est.

Elle est l'ultime négativité et l'ultime positivité.

C'est elle qui nourrit le sens du Je Suis.

Sans forme, elle habite toutes les formes.

Sans couleur, elle habite toutes les couleurs.

Silencieuse, elle habite tous les sons.

En voulant la saisir, elle se dérobe.

En s'abandonnant à elle, elle se révèle.

Elle est présence.

Jean Marc Mantel

lundi 9 août 2010

Un corps détendu


"Le corps prolonge l'écoute et est aussi lié à elle que le reflet au miroir.
Lorsque le corps est écouté, il devient vivant, habité, sensible, attentif.
Il respire et se détend. Le corps exprime ainsi au mieux la perspective intérieure.
Lorsque vous êtes dans votre axe, il le manifeste par son expansion et sa tranquillité.
Lorsque vous quittez votre axe, il le manifeste par la tension et l'agitation."

Jean-Marc Mantel

Faire confiance


Faire confiance au désir profond... C'est lui qui vous a fait entrer dans une voie spirituelle. C'est lui qui, de manière spontanée, vous a donné le sentiment d'existence. Et c'est lui qui, de manière tout aussi spontanée, vous donnera le sentiment de non existence. Alors : se laisser faire. Faire confiance à ce qu'on est , tous, au fond de nous. Vivre pleinement l'instant présent, dans l'intensité.

Tout mène à cette non existence, pas besoin de la chercher. Juste faire confiance à cette chose, la laisser prendre le dessus...

Il y a plein de moments, dans la vie, où l'idée de la personne disparaît, où il n'y a plus que cette chose ... Les moments de joie, les moments de silence... Dans ce moments-là : voir et reconnaître cette chose... de manière à lui laisser le pouvoir.

Voilà. Rester là et faire confiance à cette chose qui se manifeste. Cette chose sait à chaque instant.

Yolande