La parole inspirée est une émanation du silence. Cherchez d'où elle surgit, et vous verrez qu'il n'est impossible d'en localiser sa source. Pour la bonne raison qu'elle émane de la totalité elle-même, plénitude vacante non saisissable et non localisable. Nous entrons ici dans le domaine de l'expérience pure, celle qui ne peut être que goûtée sans intermédiaire.
L'enseignement ne vient que pour inviter une orientation du regard et souligner le faux appartenant aux projections mentales. Ce qui s'installe en vous à cet instant est de l'ordre de la grâce. Elle peut être pressentie et vécue, mais non transmise, puisque bien commun et universel déjà présent en chacun. Comme la brillance du diamant cachée derrière une couche épaisse de minéraux noirâtres, la conscience ultime est masquée par la tendance à chercher au loin ce qui est au près.
Le retournement du regard dont il est ici question est analogue à un geste, qui aurait la capacité de vous ramener là où vous êtes déjà. L'ici et maintenant des traditions non-duelles signe l'anéantissement des projections passé-futur et l'éveil à une présence qui n'est dépendante ni du temps, ni du devenir. Voyez en vous ce qui ne change pas d'instant en instant, flamme vivante, pénétrante, qui anime la totalité des expressions de la vie, sans en avoir leur caractère changeant et intermittent. Le feu reste identique à lui-même, quels que soient les objets qu'il rencontre.
Rendons ainsi hommage au feu de la vérité, qui brûle le faux comme du bois sec, ne laissant intacte que la rayonnante unité de sa nature propre.
Rendons ainsi hommage au feu de la vérité, qui brûle le faux comme du bois sec, ne laissant intacte que la rayonnante unité de sa nature propre.
texte écrit pour la Revue Recto-Verseau, décembre 2006
par
Jean Marc Mantel