jeudi 1 avril 2010

Le chemin


Jusqu'où était-il prêt à aller ?
Pouvait-il le décider ?
Il marchait, marchait,
les pas se succédaient
sur le chemin qui s'ouvrait à lui.
La voie baignée de lumière,
le but plongé dans l'obscurité.
Il marchait, marchait
suivait les pas, ses pas.

Esclave ou libre, on ne saurait dire,
quelques fois le bavardage lui tenait compagnie,
et ensuite le silence venait
au bout des questions sans réponses.

Ce n'était pas la solitude ni la plénitude
Il ne savait pas les mots
les mots du geste sans direction.

Ce n'était pas l'ignorance ni la connaissance
plutôt un espace invisible, insaisissable, innommable.

Sans conviction, il marchait les pas dans les pas
porté par un souffle subtil
quidé par l'évidence.

Une colline se présenta
qu'il escalada avec entrain
la sève montait en lui, l'enthousiasme aussi.
Au sommet, la beauté l'éblouit,
Il sourit, les yeux amoureux
Il offrit les fruits qui s'étaient créés en lui
dans la dynamique du mouvement libre d'intention.
C'est alors que le soleil se retira,
les couleurs se mirent à changer
et la colline s'offrait à la descente.

Alors il l'a suivi jusqu'au creux du vallon.
Une noirceur immobilisa ses pas, il se reposa.
Et il compris qu'il était allé au bout de sa vie.

Il se réjouit alors de n'avoir point résister.
La conscience de chaque pas
lui aura donné du pep dans le soulier,
une joie sans raison.

La rivière se creuse un lit dans la terre.
L'homme aussi.