samedi 10 avril 2010

Tai Chi


Le Tai Chi est une célébration de ce qui est, une offrande à la beauté du monde, il se situe dans l'ici-maintenant, l'éternel présent.

Méditation en mouvement.

Mouvement du silence.

Suspendu entre ciel et terre, nous dansons la vie qui danse en nous.

Dès lors que le présent est vécu intensément, rien ne manque. L'intensité brûle les désirs et les vouloirs. La sensibilité s'éveille et le mental s'endort. Rien est changé et pourtant tout est changé. La sensation d'être unifié, pacifié et en parfaite harmonie avec l'univers qui nous entoure rend tout à fait caduque la conceptualisation et les explications. Hors du temps et de l'espace, une joie sans raison apparaît comme le sourire libre et spontané du petit enfant dans son berceau.

Les gestes gracieux, fluides, paisibles sont un reflet de cette joie, cette tranquillité, cette paix que nous cherchons.

La conscience en éveil, y'a plus qu'écoute sans personne qui écoute. Tout est mouvement, alternance, changement. Les situations sont accueillies comme elles sont, et non plus comme elles devraient être. Sans jugement, nous accueillons chaque position.
La vie se fait en nous et nous la laissons se faire. Wei Wu Wei.

Seul demeure le Regard.

Tôt ou tard, vous accédez à l'état d'éternité où tout problème est absent.

Le vide


Photo : Clark Little

'La roue est formée de trente rayons autour d'un moyeu
Mais c'est le vide central qui fait rouler le véhicule.
On creuse l'argile pour faire un vase
Mais c'est du vide que dépend l'usage.
Une maison est percée de portes et de fenêtres
Mais ce sont ses vides qui la rendent habitable.

Ainsi se sert-on de ce qui est
Grâce à ce qui n'est pas'
.

Lao Tseu

jeudi 1 avril 2010

Le chemin


Jusqu'où était-il prêt à aller ?
Pouvait-il le décider ?
Il marchait, marchait,
les pas se succédaient
sur le chemin qui s'ouvrait à lui.
La voie baignée de lumière,
le but plongé dans l'obscurité.
Il marchait, marchait
suivait les pas, ses pas.

Esclave ou libre, on ne saurait dire,
quelques fois le bavardage lui tenait compagnie,
et ensuite le silence venait
au bout des questions sans réponses.

Ce n'était pas la solitude ni la plénitude
Il ne savait pas les mots
les mots du geste sans direction.

Ce n'était pas l'ignorance ni la connaissance
plutôt un espace invisible, insaisissable, innommable.

Sans conviction, il marchait les pas dans les pas
porté par un souffle subtil
quidé par l'évidence.

Une colline se présenta
qu'il escalada avec entrain
la sève montait en lui, l'enthousiasme aussi.
Au sommet, la beauté l'éblouit,
Il sourit, les yeux amoureux
Il offrit les fruits qui s'étaient créés en lui
dans la dynamique du mouvement libre d'intention.
C'est alors que le soleil se retira,
les couleurs se mirent à changer
et la colline s'offrait à la descente.

Alors il l'a suivi jusqu'au creux du vallon.
Une noirceur immobilisa ses pas, il se reposa.
Et il compris qu'il était allé au bout de sa vie.

Il se réjouit alors de n'avoir point résister.
La conscience de chaque pas
lui aura donné du pep dans le soulier,
une joie sans raison.

La rivière se creuse un lit dans la terre.
L'homme aussi.